Il était une fois

Salut mon grand. Je t'ai fait une promesse un jour. Un jour où tu as montré plus de courage que moi. La promesse de t'expliquer pourquoi ton père n'a pas su être là quand tu en avais besoin. Je ne suis pas sur de savoir vraiment pourquoi en fait. Ce que je sais, par contre, c'est que je ne voulais pas que repose sur tes épaules d'un enfant tout le poids de l'éducation de ses sœurs. C'était même ce que je ne voulais pas reproduire. On dirait bien que je n'ai pas réussi.

Je ne sais pas ce que c'est que "nous". Parce que je ne sais pas où je mets "moi" au milieu de "vous", qui avez de l'importance à mes yeux. Je n'ai pas appris à "être" quelqu'un à part entière. Du coup, j'attends patiemment que "moi" est une place à coté, seul, à l'abri du reste du monde. Une bulle en dehors du temps et du modee. Et à certains moments, c'est trop lourd, trop compliqué d'attendre; et l'amour que je vous portes (à toi, à Maman et à tes sœurs) m'empêche de vous dire que je suis perdu.

Mais tout ça, il faudrait que j'arrive à en parler vraiment avec toi. Ta vision de ces années où ton Papa n'allait pas bien et la vision que j'ai de ma dépression, dans leur confrontation, m’aideront sûrement à comprendre qui je suis. Et, peut être, toi aussi.

Alors en attendant, je vais te raconter une histoire, comme quand tu étais petit. C'est moment que j'attendais tant, quand le temps enfin s'arrêtait. Assis toi sur le lit, prends Vieux Doudou et allons y ...

...

Toutes les histoires commencent par «il était une fois», surtout les histoire pour enfants. C’est beau une histoire pour enfants: ça fait pas peur (pas trop), ça fait pas pleurer (pas beaucoup).

Et puis, il y a des histoires d’enfants, d’enfants qui grandissent et qui ont des enfants, des enfants à qui ils racontent des histoires pour enfants. Ça devrait toujours être ça la vie, des grands enfants qui racontent de belles histoire à leurs enfants. Il était une fois …